ESCALE AU SURINAME
Pour les vacances de Noël nous avons opté pour une île caribéenne, et notre itinéraire passe par le Suriname, notre voisin sud américain.
Visa, vaccin contre la fièvre jaune, voilà ce qu'il nous faut pour transiter par l'aéroport.
Nous profitons donc de ce parcours (du combattant !) pour faire une halte de deux jours et visiter - non pas le Suriname - mais au moins sa capitale Paramaribo, ou "Parbo" comme on dit ici.
Le Suriname, l'ancienne colonie de la Guyane néerlandaise, jouxte la Guyane sur une frontière de 520 km, matérialisée par le fleuve Maroni, c'est donc en pirogue que le voyage commence.
Débarqués à Paramaribo nous rallions ensuite la capitale en deux heures à bord d'un taxi collectif, haut en couleurs et en niveau sonore ...
Le Suriname, peuplé à l'origine par les amérindiens, a été succéssivement colonisé par les espagnols, les britaniques et enfin les néerlandais en 1667.
Le pays a connu l'eclavage, avec de nombreuses révoltes, et une abolition tardive, en 1863, 15 ans après la plupart des autres comonies.
En 1975 l'acte d'indépence est adopté par le parlement surinamais, avec une aide au développement versée par les Pays Bas.
En 1986, les Bushis Nengés - anciens esclaves réfugiés dans la forêt - se révoltent, une guerre civile éclate avec une violente repression. De nombreux ressortissants traversent le fleuve pour rejoindre la Guyane française.
En 1991 la démocratie, établie par la constitution de 1987, est rétablie. Depuis le Suriname est une république.
La population relativement restreinte (à peu près un demi-million d'habitants) est cependant très variée : les amérindiens, les Bushis nengés, les hollandais et britanniques, les travailleurs immigrés indiens, indonésiens, chinois, les créoles, les Syro-libanais et bon nombre de travailleurs immigrés brésiliens arrivés récemment ...
En raison du grand nombre de groupes ethniques dans le pays, il n'y a pas de religion principale : Hindustanis, musulmans, juifs et chrétiens cohabitent.
C'est un pays polyglotte, on parle le néerlandais (langue officielle), l'anglais, le sranang tongo (créole surinamien), le sarnami (dialecte hindi), le javanais, le chinois hakka, les créoles saramaca, guyanais et haïtien et enfin le portugais et l'espagnol. Le français n'est pas utilisé.
Le mélange ethnique de la population contribue à la richesse culturelle et à la variété culinaire.
Paramaribo, comptoir commercial créé par les néerlandais près du village indien de Parmirbo, est la capitale effervescente de l'ancienne colonie, la plus vivante des capitales des Guyanes, on y trouve boites de nuit, casinos, et une importante activité commerciale.
La ville se caractérise par son architecture coloniale du XVIIe siècle.
En 2002, le centre-ville historique a été répertorié comme site du patrimoine mondial de l'Unesco.
Lim A Po straat et Gravenstraat bordées de maisons en bois colorées.
Des maisons coloniales noires et blanches, en bois, de style hollandais bordent les places et les rues de la ville.
Sur le Boulevard Waterkant les majestueuses demeures, propriété des négociants, reconstruites après les incendies de 1821 et 1832 qui ont détruit 450 maisons, abritent aujourd’hui des sièges de banque et d’entreprises ainsi que des bureaux.
Certains quartiers sont encore en cours de réhabilitation.
Le Palais Présidentiel est le bâtiment le plus imposant du square.
Le Ministère des Finances
Le plus grand bâtiment de l’histoire du Suriname construit en briques rouges, avec une tour blanche de 34 mètres de haut et de grandes colonnes. Les briques étaient utilisées comme poids pour les bateaux qui venaient d’Europe quand le Suriname était une colonie des Pays-Bas.
Cathédrale St Petrus en Paulus
Cette cathédrale rénovée récemment et peinte en jaune et bleu est le plus grand bâtiment religieux en bois de l’Amérique du Sud. Deux clochers se dressent à une cinquantaine de mètres. Construite à la fin du XVIIIe siècle, elle a été fermée au public pour rénovation depuis 1979 car elle menaçait véritablement de s’écrouler. C’est un monument classé au patrimoine mondial de l’humanité.
La Mosqué Amadya, construite en 1971, et la synagogue Neve Shalom, sont voisines dans la Keizerstraat, deux imposants édifices religieux.
Fort Zeelandia
Cette ancienne citadelle militaire hollandaise du 17e siècle, a été érigée il y a plus de 350 ans au bord du fleuve suriname afin de protéger le comptoir commercial, en particulier des attaques françaises. Le fort a été baptisée Fort Zeelandia en 1667.
De jolies maisons pour officiers furent construites en dehors du fort.
Au XXe siècle, caserne, prison puis musée, il a servi dans les années 1981 à 1992 à l’armée surinamaise comme base militaire
Aujourd’hui il est devenu le musée de Paramaribo.
Une prochaine fois il nous faudra trouver le temps de visiter le reste du pays, car si la destination touristique est peu fréquentée, sa forêt tropicale n'en vaut pas moins le détour.
Edit : un lien vers un reportage édifiant sur le pays voisin